Monday, April 18, 2011

PERSONAL OPINION - Post-Fight Dissonances: "L'Homme est vivant mais l'âme est morte, sa propre conscience l'a assassinée."

Samar Dimachki Boueiri in The Love of the Nightingale - 2002

A travers l'histoire de la guerre au Liban, défile une image crue de la nature humaine et une réalité cruelle de notre sort actuel qui se recrée indéfiniment.
Une extraordinaire construction architechturale de tableaux visuels variés et répétitifs interprète "le poisson dans le bocal" que nous sommes.Tout au long de la pièce le déchirement de l'Homme se ressent dans ses tentations vaines de rééquilibration entre ses pensés diffuses qui veulent remonter à la surface et son corps qui explose dans l'étouffement du silence.Tantôt des mots osent s'affirmer dans des voix douloureuses et criardes, tantôt la peur, la souffrance et l'identité incertaine le font sombrer dans le mutisme de l'incapable vaincu.
Déboussolé, vertigineux, l'Homme est vivant mais l'âme est morte, sa propre conscience l'a assassinée. L'agressivité corporelle, les débats physiques et la violence ne le libèrent point.
Dans le même sens le corps cède, cette fois l'âme va errer dans la même prison des pensés confuses et désorientées.
Une pièce de théâtre à long monologue visuo-sonore parle par les corps et par les voix de ce que les mots ne peuvent exprimer. Aucun lexique linguistique ne peut traduire ce chaos dans la tête et dans le corps. La pensée discursive rettentie comme un écho interne, mais censurée, faible et démunie, elle s'évapore comme de l'écume à travers les barreaux de la réalité. 
La nudité des corps tatoués des acteurs, la symétrie, le parallelisme, et les mouvements rotatoirs, ressortent l'Homme-Robot (l'humanoide) programmé et pourtant l'éternelle lutte du "plus fort" dénote une naiveté animale en déni de la fatalité du sort humain. Ils sont tous pareils et ils peinent sur le même chemin.
Le bain accoustique, fantastique dans lequel plonge la pièce est un miroir virtuel du message corporel scénique, la musique est très émouvante, le bruitage est très violant, les chants de sirène perçants et les textes débités, forment, en dépis de leurs poids et de leur grande valeure littéraire, un exceprtionnel bruit de fond car ils existent dans chacun de nous mais restent intérieurs et stériles. L'agencement sonore est fabuleux il réussit à éclore des sentiments mixtes: gêne, tristesse, douleur, confusion et surréalisme, exprimant avec beaucoup de talent la longue Agonie Humaine que représente cette pièce depuis l'accouchement jusqu'à l'état trenscendant.
 
Samar Dimachki Boueri - April 2011

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